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Blog Multiculturel

Roman Afrique Sophie Rouzier Des bouts de mots

Sophie Rouzier : romancière, aventurière et expatriée en Allemagne

  • 16/04/202116/04/2021
  • par Coralie Neuville

À l’occasion de la sortie de son nouveau roman Rien ne sert de (se) mentir, il faut aimer à point, Sophie Rouzier a répondu à mes questions. Qui est Sophie Rouzier ?  Romancière et aventurière, Sophie est expatriée en Allemagne. Elle nous fait voyager grâce à ses comédies romantiques se déroulant au bout du monde.  

Portrait de Sophie Rouzier - Romancière, aventurière et expatriée en Allemagne
Sophie Rouzier

Bonjour Sophie, merci de bien vouloir répondre à mes questions. Je t’ai connue à travers le podcast Parents Voyageurs et ta joie de vivre m’a donné envie d’en savoir plus sur ton parcours. Aujourd’hui, le 16 avril 2021, sort ton quatrième roman. D’où est venue l’inspiration de ce nouveau livre qui nous emmène sur le continent africain ?  

Bonjour Coralie, merci pour cette interview. J’avais très envie d’écrire une comédie romantique basée sur la fameuse question : l’amitié homme-femme est-elle vraiment possible ? Chacun a son avis là-dessus et je souhaitais creuser un peu le sujet. L’Afrique est venue d’elle même, car à l’époque où j’ai commencé à écrire ce livre, nous revenions de deux mois sur ce continent. Nous avions visité l’Éthiopie, l’Afrique du Sud et le Mozambique. Je connaissais déjà le Botswana et la Namibie et j’ai confirmé mon amour pour les grands espaces.

Je n’écris que sur des pays qui m’ont marquée.

C’est pourquoi je voulais vraiment montrer à mes lecteurs qu’on peut tomber éperdument amoureux des paysages, des habitants, des animaux, de l’atmosphère et de la sérénité ambiante. Comme dans mes romans précédents, j’insère des anecdotes qui nous sont arrivées à nous ou à des personnes rencontrées sur place. Ce qui rend la fiction un peu plus proche du réel. Quand je suis en phase d’écriture, je relis d’ailleurs mes carnets de voyage et regarde mes photos de vacances. L’inspiration ne se fait pas attendre…  

Comment est née ta passion pour l’écriture ? 

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Des articles de faux journaux people, les histoires de ma sœur jumelle (qui n’existe pas). Et puis j’ai continué avec des chroniques de ma vie à Munich non publiées, bien avant l’apparition des blogs. Je souhaitais être journaliste ou reporter, alors la vocation était ancrée en moi. Pourtant, je me suis tournée vers des études scientifiques. Mais chassez le naturel, il revient au galop ! Je me suis lancée sans trop savoir pourquoi dans l’écriture de mon premier roman, mon mari a lu mes premiers chapitres et a été emballé, il m’a conseillé de poursuivre. Non sans une once de fierté, j’ai réussi à mener ce projet jusqu’à la fin et je l’ai publié. Ce passe-temps est apaisant et quand je reçois les retours de mes lecteurs, je suis comblée.   

Tu as fait le choix de l’auto-édition, comme tu l’expliques dans un article sur ton blog Le choix de l’autoédition. As-tu des conseils à donner ? Des choses à faire ou à ne pas faire ?   

Si on veut se lancer dans l’auto-édition, il faut prendre cela au sérieux. Il ne suffit pas d’avoir écrit un roman. Il faut le faire corriger, le mettre en page. On doit créer une couverture, faire sa promotion. Le premier conseil que je donnerais serait de ne pas hésiter à contacter des free-lances (graphiste, correcteur) pour se faciliter la tâche. Même si cela a un coût, une bonne couverture peut faire la différence face à un autre ouvrage et on rentre vite dans ses frais. Un second conseil serait de faire lire son livre à des gens que l’on ne connaît pas en contactant des blogueurs sur les réseaux sociaux par exemple. Ils donnent de précieux conseils et idées d’amélioration et sont un peu plus francs que les amis ou la famille.  

Ce qu’il ne faut pas faire : prendre cela trop à la légère. L’auto-édition a parfois mauvaise presse, parce que certains auteurs ne font pas relire et corriger leurs œuvres. Cela entache le travail et l’investissement pécuniaire et aussi en temps des autres.  

Tu vis à l’étranger. Crois-tu que cela t’aide dans l’écriture de tes romans ? On dit souvent que vivre à l’étranger est une vie riche d’aventures.  

J’habite effectivement en Allemagne à Munich depuis une quinzaine d’années maintenant. Pour tout t’avouer, je ne me suis jamais posée la question et de façon spontanée, je dirais que non. Mais je suppose que l’on est forcément influencé par son quotidien. Je pense que mes voyages et les différentes rencontres, les films que je visionne, les romans que je lis, les aventures au jour le jour aident dans l’écriture pour l’inspiration. Alors ma vie d’expatriée a sans doute une petite place dans le processus quelque part. 

Roman Afrique Sophie Rouzier
Le nouveau roman de Sophie Rouzier sort le 16 avril 2021

Quel est ton prochain voyage ? Où nous emmènera ton prochain livre ?  

En ces temps incertains, j’hésite à répondre. Nous avons prévu d’aller en Slovaquie dans la chaîne de montagnes des Hautes Tatras parce que ce n’est pas si loin et dépaysant. En toute honnêteté, on préférerait repartir en Afrique du Sud ou en Namibie. Mais ce n’est que partie remise.  

J’ai plusieurs projets de roman, dont une comédie romantique de Noël qui devrait sortir en fin d’année. Une fois n’est pas coutume, elle se déroulera en France, à Strasbourg. Mais j’ai également une idée de livre qui se passera, quant à elle, en Islande, qui a été un de nos coups de cœur de 2020. Peut-être une sortie pour 2021. 

Merci Sophie. Vous pouvez commander ses livres directement sur son site Internet et n’hésitez pas à la suivre sur sa page Instagram.

Avec l’interview de Sophie Romancière, aventurière et expatriée en Allemagne, c’est un nouvel espace que je souhaite développer sur le blog. Donner la parole à des Francophones qui vivent à l’étranger pour parler de leurs projets, de leurs inspirations et de leurs envies. Tous les mois, je mettrais en avant une personne. Si vous êtes intéressé.e, n’hésitez pas à me contacter sur le blog ou à m’envoyer un message sur Instagram. 

Travailler à la maison avec Bébé Vie de parents

Travailler à la maison avec bébé

  • 11/11/202011/11/2020
  • par Coralie Neuville

Travailler à la maison, c’est bien. Travailler à la maison avec bébé, c’est un peu moins bien.

Cela fait 1 mois que bébé panda est avec nous matin, midi et soir (et même nuit). Je rectifie. Ça fait 1 an que bébé panda est toujours avec nous à l’exception de quelques matinées à la crèche. Expérience amorcée en raison de la pandémie et racontée sur Instagram.


Cela fait donc 1 mois qu’on jongle entre couches, travail, emails, devoirs, activités, restrictions, cuisine, ménage, factures, linge, etc. Dans cette liste, on se rend compte qu’il reste peu de temps pour soi.


Et pourtant, tout avait bien commencé à la mi-septembre. Notre aînée retrouvait les bancs d’école après 6 mois à la maison et la petite commençait son envol. Nous allions enfin pouvoir souffler. Nous organiser. Reprendre le sport. Travailler sans entendre un “Maman” ou un “Daddy”, sans être dérangés par un cri, un pleur, un je-ne-sais-quoi qui chamboule notre planning.


Travailler à la maison, c’est bien, c’est cool, c’est à la mode. J’aime ça. On est, en temps normal, plutôt bien organisés. On s’impose même des horaires. Avec l’expérience (7 ans d’ancienneté, quand même !), on a appris à refuser et à travailler moins le week-end et les jours fériés (amis auto-entrepreneurs, on se comprend !).


Notre fille de 9 ans, assez indépendante mais surtout habituée de nous voir travailler à la maison se créé son petit monde bien à elle et sait donc jouer seule. Mais voilà, on a un petit bébé. Les premiers mois de la vie d’un bébé, travailler à la maison n’est pas trop un problème. Le bébé dort. Il fait de longues siestes !

Plus il grandit, plus il dort moins et moins de temps, il te laisse.


Et donc on s’organise comment avec un enfant de 12 mois (un toddler comme disent les anglophones) ? J’ai envie de dire qu’on ne s’organise pas. Ce n’est pas une question de mauvaise volonté mais tout simplement, l’enfant a d’autres plans que celui de vous laisser travailler. Il aura une dent, un rhume, un vaccin, une bosse, changera du jour au lendemain son rythme. Adieu la sieste à 11 h, bonjour la sieste à 13 h !

Que faire ?

S’alterner devient alors la solution. Ce n’est pas toujours simple. Notre travail exige énormément de concentration. Si ton enfant a passé une mauvaise nuit, le jour d’après, c’est toi parent qui seras un zombie (lui sera frais comme une rose et te narguera avec sa jeunesse fougueuse !). Tu accumuleras du retard qui aura des conséquences sur le travail de l’autre parent.

Le partage des tâches, la seule et unique solution.


Tous les jours, on fait le point sur notre travail devant un verre de vin ou non. On se répartie les tâches et les enfants. L’école se termine à 14 h à Grenade, c’est tôt. J’en parlais d’ailleurs ici.

L’après-midi est donc consacré au déjeuner, aux devoirs et aux activités. Parfois, certaines de ces activités terminent après 20 h, ce qui signifie 20 h 30 à la maison. Le dîner ne termine donc pas avant 21 h, ce qui est tôt chez les Espagnols mais tard pour nous qui venons de pays où le dîner est servi bien avant. Après le repas, il y a le rituel du coucher. À savoir le moment où les enfants retrouvent toute leur énergie, sautent partout, mettent 30 minutes à se laver les dents ou ne veulent pas mettre leur couche. Ça varie avec les âges mais l’objectif est le même : retarder l’heure du coucher ! Finalement, les enfants sont au lit et c’est là que nous pouvons rouvrir l’ordi et tenter de récupérer un peu de travail perdu.

On ne va pas se mentir. On aimerait être mieux organisés, avoir la maison mieux rangée, être moins fatigués, mais on n’a pas de super pouvoirs.


Quand on en a marre, on se rappelle qu’on a choisi de travailler à la maison pour voir notre aînée grandir, passer du temps avec elle, avoir une vie moins frénétique et qu’en ce moment, chacun de nous laisse des choses de côté. Alors, on prend un énième café, on les regarde et on se dit qu’on n’est pas si mal. On dormira plus tard.

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Des bouts de moi

15 ans à l’étranger

  • 15/10/202015/10/2020
  • par Coralie Neuville

Le mois dernier, j’ai fêté un anniversaire particulier : mes 15 ans de vie à l’étranger.

Je me revois encore arriver dans ma chambre toute vieillotte à Rome, ma maman me disant “Tu peux rentrer avec nous, tu sais”.

Coller au mur des photos de famille et d’amis. Pleurer dans mon coin et dire à tout le monde en France “C’est super !” et à mes colocs italiens “Sto bene!”.

Sur les bancs de la fac à Rome. Automne 2005.
Et puis les jours ont passé, les semaines, les mois, les années.

Tout comme les amis, les années d’étude, les apparts, les boulots, les villes. En 15 ans, il y a eu des décès et des naissances. J’ai raté des mariages, des retrouvailles, des enterrements et des moments simples. La distance grandit avec les années. Alors on garde les doux souvenirs. On sait bien que derrière les sourires, les messages de plus en plus courts, il y a les reproches, les non-dits.

Parce que toi, tu vis à l’étranger.

Les rencontres qui changent ta vie. Que ce soit dans ton pays natal ou à l’étranger.

Car même en suivant l’actu, en lisant les magazines en français pour rester informée et pour surtout participer aux discussions (et même si je m’en fous de Koh-Lanta), un fossé se creuse. En 15 ans, la société française a changé. Quand je rentre, je suis déconnectée. Et pourtant je dois vite me remettre dedans parce que “T’es Française, non ?!”. Ne pas critiquer la mère patrie parce que tu n’y habites plus, alors “Qu’est-ce que ça peut te faire ?”.

2011 – Premier accouchement à Rome.

En 15 ans, j’ai changé bien sûr.

Je ne suis plus cette gamine timide de 19 ans. J’ai vécu pleinement ces 15 ans. Il y a eu des épisodes difficiles : des séparations, laisser Rome, des accouchements se terminant en césarienne. La vie à l’étranger n’est pas toujours rêvée. C’est la vie. Rome, Valence, Grenade, des destinations qui font rêver. Pour moi, 3 villes qui m’ont apporté énormément. Chacune à sa manière m’a enrichie et m’a construite.

2019 – Deuxième accouchement à Grenade.

Aujourd’hui, je suis française mais un peu italienne, un peu espagnole, anglaise.

“Je suis pas un, mais plusieurs. Je suis comme l’Europe, je suis tout ça, je suis un vrai bordel !”

À mes 15 ans de vie à l’étranger et à toutes celles qui suivent !

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Des bouts de moi

Liberté de mouvement

  • 16/06/202014/08/2022
  • par Coralie Neuville
Histoires expatriées - La liberté

Nous sommes le 15 juin 2020 et le sujet de philo, pardon des Histoires Expatriées, le rendez-vous mensuel créé par Lucie du blog L’occhio di Lucie, est la liberté.

Ce petit mot de 3 syllabes choisi par Nicolas et Agnès du blog Family in Jordan a souvent été mis à l’honneur lors de l’épreuve tant redoutée du bac. Et en 2003, l’année de mon bac, quel était un des sujets ? Roulement de tambour ! La liberté ! Ce n’est pas si surprenant. En France, on la scande tellement cette bonne vieille notion de liberté qu’on en oublie un peu ce qu’elle veut dire.

Liberté, Égalité, Fraternité

Liberté Égalité Fraternité
La mairie de Poitiers avec la devise de la France

Quand on vit à l’étranger, un jour ou l’autre on va vous en parler parce qu’au même titre que le fromage et le vin, la liberté c’est so french!

La liberté, mais quelle liberté ?

Comment l’aborde-t-on la liberté ? Sous quel angle ? Quelle problématique développer ? Comment ne pas faire un hors sujet ? Parler de quelle liberté ? La liberté d’expression ? Individuelle ?

Je me suis donc mise à bûcher sur une des nombreuses “facettes » de la liberté, celle qui m’est la plus chère. Je pourrais ajouter celle qui me représente le mieux et qui est surtout celle qui est sous-entendue dans le titre de notre site.

La liberté de mouvement.

Depuis toutes ces années à l’étranger, j’ai toujours été libre de mes déplacements. J’ai vécu dans plusieurs pays de l’Union Européenne où la libre-circulation est un des privilèges. Pas de frontière. Pas de visa. Liberté.

Pourtant, deux événements récents m’ont fait comprendre que cette liberté de mouvement que je pensais acquise peut être vite reprise. Du jour au lendemain.

Un référendum, liberté d’expression pour certains, fin de la libre circulation pour d’autres.

Comme beaucoup d’Européens, je me suis réveillée le 24 juin 2016 avec l’impression de vivre un cauchemar. Les résultats du référendum au Royaume-Uni venaient de tomber. Le Royaume-Uni allait quitter l’Union Européenne. Le Brexit, comme on l’appelle depuis, sonne la fin de la libre-circulation pour les Britanniques et les Européens. Chez nous, couple Franco-Britannique, la pilule a eu du mal à passer (en fait, elle est toujours coincée à travers de la gorge).

Brexit - liberté de mouvement
Si certains fêtaient le référendum, nous, on noyait notre chagrin dans l’alcool.

Quatre ans ont passé et encore aujourd’hui, nous ne connaissons pas les conditions du divorce. Pourrais-je aller trouver ma belle-famille sur un coup de tête ? Quels seront les papiers extra que mon compagnon devra faire ? Un visa de travail ? Qu’en sera-t-il du programme Erasmus qui a permis à de nombreux jeunes du continent de partir étudier la langue de Shakespeare à Londres, Bath, Édimbourg, Bristol ? Que le divorce soit à l’amiable ou non, la liberté de mouvement sera fortement réduite. 

Libertad de paseo, libertad de horarios

La liberté de se promener, la liberté de sortir à n’importe quelle heure

Savoir quand allions-nous pouvoir sortir ? Voilà ce qui a été notre quotidien ces dernières semaines en Espagne. Comme beaucoup de pays, l’Espagne a choisi de fermer ses frontières et de réduire drastiquement la liberté de mouvement. Du jour au lendemain. Plus d’enfants dans les rues. Nous, les adultes, pouvions sortir uniquement pour les courses et la pharmacie. Tous nos voyages et sorties ont été annulés. Les visites de la famille et des amis, elles aussi, annulées ou repoussées jusqu’à nouvel ordre.

Un vent de liberté. Entre la mi-mars et la fin avril, les enfants n’étaient pas autorisés à sortir en Espagne.

Est-ce que cela a été difficile ? Oui et non. Qui pouvait avoir envie de voyager, de se balader quand des personnes tombaient malades et mouraient ? Il y avait une conscience collective de solidarité. Puis, il y a eu les premières critiques au nom de la liberté individuelle qui semaine après semaine sont devenues de plus en plus insistantes. 

Aujourd’hui, Grenade est en phase 3.

Nous pouvons nous déplacer dans toute l’Andalousie. Le masque doit être porté lorsque les distances ne peuvent pas être respectées. Ici, avec les rues étroites, cela devrait être tout le temps mais beaucoup ne portent déjà plus le masque au nom de leur liberté individuelle. 

2020 sera pour moi et ma famille l’année où notre liberté de mouvement aura été amputée. L’année où nos convictions ont été chamboulées et nos acquis discutés, revus et corrigés. 

Cet article participe aux Histoires Expatriées, concept lancé par Lucie du blog L’Occhio di Lucie. Le thème de ce mois-ci était la liberté, thème proposé par Nicolas et Agnès du blog Family in Jordan.

Découvrez les autres participants et leurs anecdotes aux 4 coins du monde sur le thème de la liberté :
  • Morgane à Madrid
  • Agathe au Maroc
  • Jen en Irlande
  • Isabelle au Canada
  • Ophélie au Royaume-Uni
  • Barbara en Espagne
  • Ferdy au Canada
  • Catherine en Allemagne
  • Sans oublier les parrains du mois, Nicolas et Agnès en Jordanie
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TCK

Enfant plurilingue : la lecture

  • 08/06/202012/11/2020
  • par Coralie Neuville

Notre fille de 8 ans est une enfant plurilingue. Elle parle 4 langues et sait les lire. Comment avons-nous introduit la lecture ? Est-ce que cela a été un apprentissage facile ? Est-elle surdouée ? A-t-elle eu des difficultés ? Ce sont quelques unes des questions que les gens se posent et nous posent. 

Comment avons-nous fait ?

Dès sa naissance, notre fille a été bercée dans 3 langues : anglais, français et italien. L’espagnol a été ajouté par la suite. Pour nous, il a toujours été important de lui transmettre nos langues maternelles, l’anglais et le français, tout comme la langue du pays de résidence, l’italien puis l’espagnol.

Nous avons donc adopté la fameuse méthode 1 langue – 1 personne.

Shakespeare and Company à Paris
Quand notre fille franco-britannique prend la pose devant la librairie anglaise la plus célèbre de Paris

Je me suis donc toujours adressée à elle en français et Adam, en anglais. La langue neutre étant l’italien, son oreille y a toujours été habituée. En allant à la crèche à Rome, elle a communiqué en italien. Ses premiers mots étaient, en effet, en italien. En déménageant en Espagne, l’espagnol est devenu la langue de la socialisation : école, commerces, amis, activités, etc. 

On dit souvent que l’apprentissage oral d’un enfant plurilingue est difficile, qu’il parle peu ou en retard.

C’est vrai et faux. C’est vrai si vous calculez le nombre de mots qu’il dit dans une seule langue mais c’est faux si vous prenez en considération l’ensemble des langues. Par exemple, un enfant monolingue de 3 ans va compter jusqu’à 10 alors qu’un enfant plurilingue s’arrêtera peut-être à 5 mais il comptera jusqu’à 5 en plusieurs langues. Au final, on se rend compte que l’enfant plurilingue peut connaître plus de mots. Il n’est donc pas en retard, loin de là.

N’oublions pas que le vocabulaire de chaque individu se développe avec la lecture.

Plus on lit, plus on apprend de nouveaux mots.

C’est pour cela que nous ne nous sommes jamais inquiétés pour notre fille. Ce n’était pas important pour nous si à 3 ans, elle parlait moins que les autres camarades de sa classe. Bien sûr, on nous a conseillé d’abandonner les autres langues, on nous a dit que ses phrases étaient un peu confuses. On sait bien que les gens ont la critique facile et encore plus quand cela ne rentre pas dans le moule de la société. 

Qu’avons-nous fait ? 

Nous avons ignoré ces personnes ! Tout simplement. Le plurilinguisme est une chance et une ouverture d’esprit. Alors oui, ce n’est pas évident à mettre en place et non, cela n’arrive pas tout seul. Nous avons accompagné notre fille. Être un enfant plurilingue, ce n’est pas simple. Quand elle était frustrée parce qu’elle n’arrivait pas à s’exprimer correctement, nous l’avons rassurée et encouragée. 

Enfant plurilingue : les librairies, un lieu magique
Les librairies, étape obligatoire de chaque voyage

Mais comment avons-nous réussi ?

Nous avons énormément lu avec elle. Mais pas seulement. Nous avons voyagé, passé du temps dans les familles au Royaume-Uni et en France. Bref, nous lui avons fait comprendre l’importance des langues. Parler avec sa famille, jouer avec les cousins et les cousines, rencontrer d’autres enfants dans des aéroports et pouvoir jouer avec eux, visiter un musée. Une fois que l’oral a été mis en place, nous avons intégré peu à peu la lecture. Pour l’anglais, Adam a suivi la méthode phonétique de . Pour le français, j’ai suivi la méthode syllabique de Boscher. 

Nous avons choisi de commencer l’apprentissage de la lecture à l’âge de 5 ans pour qu’elle puisse se focaliser sur l’espagnol en primaire. À son entrée en CP, elle savait donc lire quelques phrases en anglais et en français mais surtout reconnaître les sons de ces deux langues. Lors de la réunion avec sa maîtresse de CP, nous avons d’un accord commun décidé d’abandonner l’apprentissage de la lecture en anglais et en français pour se consacrer pleinement à l’espagnol. Dès le deuxième trimestre, elle lisait en espagnol. Au troisième trimestre, elle lisait toute seule des livres en espagnol.

Enfant plurilingue : sa première collection de livres
Sa première collection : les livres de Rasi de
Begoña Oro

Elle a toujours grandi dans une maison remplie de livres et elle nous a toujours vu lire. C’est une des clés pour la lecture d’un enfant, ne le cachons pas ! C’est ainsi que la librairie Picasso est devenue un de ses magasins préférés et que sa chambre s’est transformée en bibliothèque.

À l’âge de 6 ans, elle parlait en espagnol, anglais, français et italien et lisait de manière fluente en espagnol.

Et la lecture dans les autres langues ?

Là, il a fallu insister. Attention, pas dans le sens autoritaire. Nous ne l’avons jamais forcée mais nous l’avons accompagnée. Comme pour l’expression orale, nous avons dû lui faire comprendre que lire dans d’autres langues était important et qu’un monde allait s’ouvrir à elle. 

Enfant plurilingue : lecture en anglais
Lire tout en coloriant

Pour commencer, nous avons réintroduit l’anglais. Elle connaissait déjà les sons, elle étudiait l’anglais à l’école mais elle devait trouver un livre coup de cœur, un livre qui allait lui permettre d’avoir le déclic. Adam a cherché. C’est ainsi qu’il a demandé des conseils à la famille et aux amis pour savoir ce que leurs enfants lisaient. Il a montré à notre fille les couvertures des livres et lu avec elle les résumés. Il l’a guidée. Et cela a fonctionné. Le premier vrai livre qu’elle a lu en anglais a été Baby Aliens Got My Teacher de Pamela Butchart.

À partir de ce moment, elle a commencé à lire en espagnol et en anglais. De manière fluente. Sans aucun effort. Elle alternait au gré de ses envies. Elle prenait ce qu’elle avait sous la main. 

Et le français dans tout ça ? 

Après l’espagnol et l’anglais, nous avons intégré la lecture de notre très chère langue de Molière et de ses difficultés. J’avais récupéré mes anciens livres de la Bibliothèque Rose chez ma maman. Cela me semblait parfait. Mais non ! Pour deux raisons principales. La première c’est qu’elle n’avait pas choisi le livre et la deuxième, c’est l’usage d’un français un peu vieillot. Elle ne prenait aucun plaisir à lire. Si je lui lisais, elle aimait mais si je lui disais que c’était à son tour, elle se braquait. Elle a commencé à me dire que la lecture en français était trop difficile. Les liaisons, les sons, blablabla. 

Lecture en français
Lecture de Tom-Tom et Nana dans un TGV

J’ai laissé tomber quelques mois. Puis, je l’ai inscrite à J’aime lire et Images Doc. On a donc repris la lecture à travers ce double abonnement. Et cela a fonctionné. À travers les J’aime Lire, elle a découvert Tom-Tom et Nana et l’univers des BD. Astérix, Mickey, Spirou et surtout, Tintin ! Elle a lu tous les albums de Tintin en quelques jours seulement !

Et l’italien ?

La lecture de l’italien a été introduite avec ses différentes baby-sitters italiennes. Apprendre à lire en italien est plus simple quand on sait déjà lire en espagnol. En effet, elle a dû apprendre à reconnaître seulement quelques sons (par exemple, le ch qui se prononce k). Elle adore lire les Topolino. 

Lecture dans une librairie à Milan
Dans une librairie de la zone des Navigli à Milan

Voilà comment notre fille a appris à lire en 4 langues. Cela n’a pas été simple. Nous avons aussi pu compter sur sa mamie et sa nanny qui l’ont encouragée, sur ses différentes baby-sitters italiennes, britanniques et françaises. Cela a été un vrai travail d’équipe. Nous aurions pu laisser tomber et dire que seule la lecture en espagnol importait.

Mais nous avons voulu lui donner la possibilité de plonger dans un monde plurilingue qui allait au-delà de l’oral.

Aujourd’hui, le résultat est là. À travers la lecture, son vocabulaire s’est incroyablement enrichi dans chaque langue. Elle découvre aussi la culture qui s’y cache derrière. Elle peut me parler des heures et des heures des aventures de Tintin, du capitaine Haddock et de Tournesol. Nous avons pu lui expliquer certains thèmes comme le colonialisme. Ou encore approfondir d’autres thèmes comme la conquête de l’espace.  

Quelle est la prochaine étape ?

J’aimerais lire Harry Potter avec elle en version originale (le rêve de tous les fans). Pour l’instant, elle refuse parce qu’elle dit que ça fait peur. Le jour où elle me dira “Maman, on lit le premier chapitre ensemble”, je sais déjà qu’elle continuera toute seule dès que nous aurons le dos tourné ! Notre enfant plurilingue est devenue une vraie dévoreuse de livres. 

Et avec notre petite dernière ?

Pour l’instant, nous sommes à la phase des gazouillis et des babillages. Elle est exposée aux 4 langues. Comme avec notre aînée, nous tenterons de lui enseigner les différentes langues et la lecture. Comme pour notre aînée, nous ne la forcerons pas. Il se peut que nous adaptions notre méthode dans le futur. Qui sait ? Chaque apprentissage est différent tout comme chaque enfant. Et c’est très bien ainsi.

Jungle Concepto cereal café, Granada ¡Olé!

Portrait de Ludovic Meloen

  • 15/05/202016/06/2020
  • par Coralie Neuville

un entrepreneur français en Andalousie

Portrait de Ludovic Meloen, un entrepreneur à Grenade en Andalousie
Portrait de Ludovic Meloen, un entrepreneur en Andalousie
L’Andalousie est une région très prisée des Français. Son climat particulier, sa douceur de vivre et sa culture font que chaque année des millions de touristes internationaux – 12 millions en 2019 – viennent la visiter. Certains décident de s’y installer pour le plaisir, d’autres d’y monter un business. Mais voilà, le soleil est devenu de plomb ces derniers temps pour certains Français installés en Andalousie. 

En collaboration avec l’édition andalouse du Petit Journal, je suis partie à la rencontre virtuelle de Ludovic Meloen, entrepreneur et propriétaire de la cafétéria Jungle Concepto à Grenade. Ludovic a quitté Paris et son poste chez Yves Saint Laurent pour Grenade qu’il a découverte lors d’un voyage en Andalousie. Tombé sous le charme de la ville de l’Alhambra, il y a ouvert en 2017, Jungle Concepto, un bar à céréales.

Comme de nombreux commerces, le tien a fermé au moment de l’état d’alarme. Comment te sens-tu aujourd’hui ? Que fais-tu de tes journées ?

Pour l’instant, je vis au jour le jour. Enfin, j’en ai profité pour faire du rangement, lire, faire du yoga, cuisiner. Tout ce qu’en temps normal, je ne peux pas faire car du matin au soir, 7 jours sur 7, je suis dans ma boutique. Là, nous sommes en phase 0, ce qui veut dire que je ne peux pas encore rouvrir mon activité. Si je me base sur les prévisions et comme je n’ai pas de terrasse, je devrais pouvoir ouvrir fin mai ou début juin. Mais dans quelles conditions ?

Les mesures d’hygiène, de sécurité et de distance sont très difficiles à mettre en place.

Un exemple tout simple avec les toilettes. On fait comment ? Chaque fois qu’un client se rend aux toilettes, je dois immédiatement passer après lui pour nettoyer mais je suis tout seul. Comment contrôler le local ? J’ai beaucoup de questions sans réponses. Si j’investis dans des cloisons en plexiglas, vais-je recevoir une aide ? Et cet investissement, est-il vraiment nécessaire si la loi change à nouveau dans 1 semaine, 2 semaines, 1 mois ?

Es-tu en contact avec les autorités ? As-tu reçu des informations extra en raison de ton activité ?

Non. Ce que je sais, c’est par la presse qui annonce les mesures, les amis et bien sûr, mon gestionnaire. Il n’y a pas de communication directe. Nous n’avons pas reçu un dossier qui contient ce que nous devons mettre en place et qui répond à nos doutes. Parce qu’en parlant autour de moi, je ne suis pas le seul à m’inquiéter. On sait bien qu’en tant qu’indépendant, cela va être plus difficile à mettre les choses en place. 

As-tu bénéficié de la subvention allouée en raison de l’état d’alarme ?

Oui, mon gestionnaire a fait tous les papiers. La cessation d’activité fait que je reçois un peu plus de 650 euros par mois. Les impôts du premier trimestre ont été déplacés au mois de mai, ce qui est un peu ridicule car qui ne pouvait pas payer en avril, ne pourra toujours pas payer en mai.

Est-ce que cette aide est suffisante ? Bien sûr que non ! 

Il y a les charges qui continuent à tomber : la cotisation à la sécurité sociale, le loyer de la boutique, l’électricité, les fournisseurs, etc. Et ça, c’est du côté professionnel ! Après, il y a la vie privée et rebelote, le loyer, l’électricité, la nourriture, etc. 

Pour tes loyers, as-tu trouvé un accord ?

Oui, et je sais que j’ai de la chance par rapport à d’autres. J’ai réussi à négocier le loyer du local pour ce mois-ci et le prochain. Pour mon logement privé, j’ai pu repousser les mensualités. Ce n’est pas grand-chose mais c’est déjà ça de pris.

Jungle Concepto, un bar à céréales très apprécié des étudiants et des touristes

On parle beaucoup de l’été qui vient. Il y a une forte demande pour rouvrir les activités, relancer le tourisme en Andalousie…

C’est normal. L’économie de l’Andalousie repose énormément sur le tourisme. L’été, c’est la pleine saison. Pour moi, c’est un peu différent. Jungle Concepto n’est pas sur la Costa Tropical ou à Marbella. Je suis dans le centre de Grenade et ma clientèle est composée principalement d’étudiants. Quand je vais pouvoir rouvrir, ces étudiants ne seront plus là. De même, j’ai beaucoup de clients étrangers. Je suis répertorié dans Le Routard et sur plusieurs sites coréens. Là, avec la fermeture des frontières, je dois dire adieu à cette clientèle. Et puis en été, les gens de Grenade vont à la plage. La ville se vide. Je pense que pour une ville comme Grenade qui en été vit surtout grâce au tourisme étranger, cela va être dur !

Comment vois-tu donc ton futur ?

Je ne sais pas. Je me pose beaucoup de questions. Est-ce que les gens vont continuer à sortir comme avant ? Quelles vont être leurs priorités ? Quelle sera la réaction individuelle de chacun ? Mon modèle, est-il encore fiable ? Aujourd’hui, je peux tenir. Mais qu’en sera-t-il dans 3 mois ? Dans 6 mois ? Aller vers la vente à emporter ? Mais donc renoncer au contact ?

Quand on sort, c’est aussi et surtout un moment de détente en compagnie, de socialisation.

Si je me dirige vers la vente à emporter, cela veut dire plus d’emballages, plus de transports, alors que nous savons que la pollution est un problème majeur de notre société. Je suis un entrepreneur mais avant tout un consommateur. Si je me pose toutes ces questions, d’autres aussi. Pour autant, je n’ai pas peur. Je suis positif. Cette situation va peut-être nous faire changer, revoir nos modes de vie. En attendant, patientions ! 

Pour profiter du Jungle Concepto, rendez-vous au numéro 19 de la Calle Málaga à Grenade 18002 et retrouvez-le sur Instagram

À l’origine, cet article a été écrit par Coralie Neuville et publié pour l’édition andalouse du Petit Journal. L’édition andalouse du Petit Journal a décidé de donner la parole aux entrepreneurs à l’heure de la crise du Covid-19. Cette interview de Ludovic Meloen, entrepreneur en Andalousie fait suite à celle d’Antonio Guttiérez, styliste de mode flamenca.

Les oliviers à Grenade ¡Olé!

Vert, je t’aime vert

  • 15/05/202016/06/2020
  • par Coralie Neuville
Cela fait plusieurs années que je suis Lucie et son blog L’occhio di Lucie, tout comme cela fait plusieurs années que je suis les anecdotes de ceux qui écrivent pour Histoires Expatriées, rendez-vous mensuel créé par Lucie. Il donne la parole à tous ceux qui vivent à l’étranger et qui écrivent en français. C’est à mon tour de me livrer sur le vert, le thème de ce mois-ci.

Si “Vert, je t’aime vert” n’évoque pas grand chose pour la plupart des Français, il prend tout son envol dans sa langue d’origine, Verde que te quiero verde. Ces cinq petits mots forment le premier vers de l’un des poèmes castillans les plus célèbres du XXème siècle, Romance Sonámbulo. Ce sont par ces mots que Federico Garcia Lorca, monument de la littérature espagnole, rend hommage à sa région, à ma région : l’Andalousie.

L’Andalousie, c’est une couleur, le vert.

Le vert des portes andalouses
Beaucoup de portes sont vertes en Andalousie.

C’est la couleur principale du drapeau de la région, un renvoi à son héritage arabe présent également dans son architecture et dans sa cuisine. Cette terre riche de cultures, véritable carrefour de civilisations, est aussi une riche terre cultivée où le vert des oliviers domine. Il n’est donc pas surprenant que le vert soit une constance dans les œuvres de Lorca. 

À travers ses vers, Lorca a raconté la beauté de sa terre et de ses gens. Il puisait son inspiration chez les paysans, ceux qui travaillaient dans les champs de couleur vert olive. Le vert n’est pas ici synonyme d’espoir mais bien de dur labeur et de souffrance. Il fit de même avec les gitans. Marginalisés, leur vie était rude et souvent menacée. Ici aussi, le vert représente la difficulté de la vie mais devient encore plus profond. Il symbolise la mort.

Le vert devient tragique.

Mais nous sommes en Andalousie, une terre dont le cœur bat au rythme du flamenco. Malgré les difficultés, ses gens gardent le sourire, une passion vibrante où cinq mots simples tels que Verde te quiero verde prennent leur envol et flottent sur toute l’Andalousie.

Andalousie, je t’aime Andalousie.

Cet article participe aux Histoires Expatriées, concept lancé par Lucie du blog L’Occhio di Lucie. Découvrez les autres participants et leurs anecdotes aux 4 coins du monde sur le thème du vert :

  • Agathe au Maroc
  • Adrienne au Royaume-Uni
  • Karine à Hong Kong
  • Eva au Japon
  • Angélique au Sénégal
  • Family in Jordan en Jordanie
  • Pauline en Corée
  • Elizabeth au Koweit
  • Sarah en Écosse
  • Camille au Vietnam
  • Amélie et Laura en Italie
  • Ophélie au Royaume-Uni
  • Catherine en Allemagne
  • Morgane en Espagne
  • A. au Laos
  • Perrine au Canada
  • Sans oublier la marraine de ce mois, Lucie en Italie
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Businesses are coping with the Covid-19 crisis by taking the time to better promote their products and services. This is a photo by Kiko Lozano © of the collection Souvenir by Antonio Gutiérrez. ¡Olé!

Business à l’heure du Covid-19

  • 08/05/202012/11/2020
  • par Coralie Neuville

Portrait de Antonio Gutiérrez, styliste de mode flamenca à Grenade.

Business à l'heure du Covid-19 : Collection Souvenir d'Antonio Guttiérez -  Photo de Kiko Lozano ©
Collection Souvenir d’Antonio Guttiérez –  Photo de Kiko Lozano ©

L’état d’alarme en Espagne a commencé le 14 mars, soit quelques jours avant la saison des festivités andalouses. Qu’en-est-t-il du business à l’heure du Covid-19 ?

Chaque année, des millions de touristes viennent en Andalousie pour la Semaine Sainte, la Feria de Abril à Séville, les Patios à Cordoue et le jour de la Cruz à Grenade. C’est aussi à cette époque-là de l’année qu’a lieu un des pèlerinages les plus importants d’Espagne, la Romería d’El Rocío.

Ces festivités représentaient en 2019 plus d’un milliard et demi d’euros du PIB de la région.

Elles ont toutes été annulées. C’est ainsi qu’en collaboration avec l’édition andalouse du Petit Journal, j’ai décidé de donner la parole aux personnes qui font vivre l’Andalousie. Des acteurs qui participent activement à l’image de l’Andalousie pour connaître leur ressenti sur cette crise du Covid-19.

Cette série de portraits commence avec Antonio Gutiérrez, styliste de mode flamenca de Grenade.

La semaine de la mode flamenca à Grenade venait de se terminer quand l’état d’alarme a été décrété en Espagne. Comment avez-vous vécu cette décision ?

Cette époque de l’année représente beaucoup pour nous. Il y a la Feria à Séville, les pèlerinages et bien sûr, les mariages. Du jour au lendemain, notre production s’est arrêtée. Tout a été annulé.

Économiquement, comment est la situation ?

Actuellement, nous ne recevons pas de nouvelles commandes. Mes clientes ont toutefois maintenu leurs commandes, donc pour l’instant ça va.

J’ai un cahier rempli. Mais l’année prochaine, que va-t-il se passer ?

Mes clientes porteront les créations de cette année. Cela signifie qu’elles ne passeront pas commande l’année prochaine. D’ailleurs, j’ai décidé que je ne ferais pas de soldes cette année.

Des aides ont été mises en place. En bénéficiez-vous ?

Mon atelier est fermé et mes couturières sont chez elles, au chômage technique. On attend de reprendre la production. Mais plus que les subventions, j’aimerais que le gouvernement national comme celui régional nous donnent plus de visibilité à nous créateurs. Cette parenthèse doit servir de leçon.

Comment souhaitez-vous convaincre?

Avec plusieurs stylistes de mode flamenca, nous avons créé une association, Qlamenco. Son objectif est de faire reconnaître la mode flamenca comme un secteur artisanal.

Nous voulons que les robes de flamenca qui ont inspiré des stylistes de renommée internationale comme Christian Lacroix ou Dolce&Gabbana soient reconnues comme un art. Nous voulons que le business qui tourne autour se base sur celui de la semaine de la mode à Paris ou Milan.

Pour cela, le gouvernement espagnol et la région d’Andalousie doivent nous soutenir.

Reconnaître que c’est un art. La mode flamenca, c’est quand même la seule mode régionale qui, année après année, change, évolue, qui crée des emplois et qui est admirée dans le monde entier.

Voilà pourquoi nous devons être présents à des évènements comme le FITUR, la Foire Internationale du Tourisme, à Madrid.

Lors de la semaine de la mode de Paris, pourquoi ne pas organiser parallèlement à l’Ambassade d’Espagne, un défilé de mode flamenca.

Nous avons besoin d’espace, de visibilité. Encore plus après cette crise.

Aujourd’hui, comment s’articulent vos journées ?

Je suis une personne positive qui s’adapte facilement.

Je suis particulièrement actif sur les réseaux sociaux. C’est ma façon de rester connecté avec le monde.

Ma marque se vend à Dubaï, en Belgique, je dois continuer. Pour cela, les réseaux sociaux, c’est le top. Comme je disais avant, on essaie de faire bouger les choses et de faire reconnaître la mode flamenca.

Beaucoup de maisons de mode fabriquent des masques, des équipements de protection.

Et nous aussi ! Lorsque nous avons fermé l’atelier, chaque couturière a pris avec elle sa machine à coudre. Des magasins de Grenade nous ont fourni le tissu. Cette entraide, c’est normal. Avec cette crise, nous avons retrouvé cet élan de solidarité, une humanité un peu enfouie dernièrement.

Auriez-vous pour finir un message pour nos lecteurs ?

L’Andalousie, c’est cette terre reconnue pour la fête et la bonne humeur. Je dois admettre qu’en tant qu’Andalou, je suis très fier de comment les gens ont respecté le confinement.

Nous sommes souvent considérés comme le vilain petit canard. Mais là, nous avons su démontrer qu’au-delà du soleil et de l’amusement, nous pouvons être sérieux. Nous nous sommes adaptés à cette situation sans précédent tout en gardant le sourire.

Notre terre est une terre de traditions, de solidarité et nous avons hâte de rouvrir nos bras pour accueillir tous les amoureux de l’Andalousie.

Business à l'heure du Covid-19 : Collection Souvenir d'Antonio Guttiérez -  Photo de Kiko Lozano ©
Collection Souvenir d’Antonio Guttiérez –  Photo de Kiko Lozano ©

Pour en savoir plus sur le créateur Antonio Gutierrez, vous pouvez visiter son site internet, sa page Facebook et son Instagram.

Les photos sont de Kiko Lozano. Vous pouvez les découvrir sur son Instagram.

À l’origine, cet article a été écrit par Coralie Neuville et publié pour l’édition andalouse du Petit Journal.

Compétences-Cuisiner©Boredwithborders2020 Des bouts de moi

Bilan de compétences : mon développement perso

  • 11/05/202013/02/2021
  • par Coralie Neuville
Deux mois, cela fait bientôt deux mois que nos vies ont changé. Du jour au lendemain. Nous avons dû prendre de nouveaux repères, nous adapter dans un périmètre qui s’est considérablement réduit. Le chez nous est devenu un tout : une école, une salle de sport, un bureau, une crèche, une aire de jeux, un camping. Un espace tout-en-un. 
Deux mois, c’est long mais c’est court. Tout dépend de chacun. En Andalousie, nous sommes habitués à passer beaucoup de temps avec notre fille aînée pendant l’été. Et les grandes vacances sont de vraies grandes vacances ! Mais voilà sans possibilité de sortir, tout du moins les six premières semaines, sans école, sans famille, sans activités extra, il a fallu inventer et se réinventer. 

Qu’ai-je donc fait pendant ces deux mois ? Quelles sont mes nouvelles compétences ? Parce que oui, nous avons tous développé des compétences, nous avons tous fait des choses. Qu’avez-vous fait ? Comment avez-vous passé ces deux mois ? Avez-vous appris quelque chose ? Développé une passion ? En attendant de lire vos réponses, voici mon bilan de compétences :

  1. Un potager qui ne va nous donner aucun légume ! Mais au moins, nous avons essayé et l’année prochaine, nous serons au taquet ! Depuis 2-3 ans, on se dit qu’on va se lancer et puis, on repousse. Du coup, devant l’incertitude des prochains mois et avec la peur que la fin du monde arrivait, nous avons créé un jardin sur notre terrasse. Mais voilà, n’ayant pas la main verte, nous avons mis toutes les graines dans deux caisses en bois de 40 x 30 x 50 !
Bilan de compétences. Potager développé
Il y a de la salade, des courgettes, des tomates !

Ah, ces gens de la ville !

  1. Cuisiner. Ces derniers temps, j’ai été occupée, toujours en train de courir et peu de temps pour cuisiner. J’étais même devenue une vraie adepte de la cuisine à emporter. Là, plus le choix. Nous nous sommes remis aux fourneaux. Tous les deux. À tour de rôle. Nous avons refait des plats que nous avions mis aux placards. Et on a pratiqué le batch cooking à fond ! Résultat, j’ai retiré les applications de Glovo et Deliveroo et notre porte-monnaie nous remercie !
  • Coiffeuse. Armée d’une paire de ciseaux à moitié cassée appartenant à notre fille de 8 ans et d’un peigne, j’ai fait une coupe du plus bel effet. Un succès ! Non, ne me demandez pas la photo, je n’en ai pas prise !!!
  • Experte en visioconférence. Zoom, Microsoft Teams, Skype, WhatsApp, Learn Cube, Facetime, peu importe, je suis devenue incollable ! Vous avez utiliser un autre service de visio ? Il m’en manque un ? Dites-le moi que je me forme ces prochaines semaines !

Des lignes en plus sur mon CV !

Bilan de compétences. Côté Social développé
Quand les liens sociaux sont virtuels…
  • Site Internet. Notre troisième bébé. Cela fait pas mal de temps que nous travaillons dessus mais entre enfants et travail, nous avons dû le laisser de côté. Il est enfin venu l’heure de le reprendre, de le peaufiner, de le mettre à jour, bref, de prendre soin de lui. Par ailleurs, il adore les Like, les Partage, les Commentaires. Alors n’hésitez pas à mettre un J’aime, à partager et à commenter. Vous pouvez faire la même chose sur la page Facebook et sur le compte Instagram. Ses parents en seront ravis.
Voilà pour la liste des choses accomplies ou moyennement accomplies. Mais pour qu’un bilan de compétences en soit un, il faut aussi inclure les points négatifs, ceux à améliorer ou pas.

Voyons donc ce que je n’ai pas fait, ce qui est resté en l’air. Certains points de cette liste pourraient quitter le côté obscur et basculer dans la lumière puisqu’à Grenade, nous sommes encore en phase 0. La phase 0, c’est quoi ? En gros, rien ne change ! Je peux donc continuer à développer des compétences utiles ou inutiles et enrichir mon bilan de compétences.

Voici donc ma liste de ce que je n’ai pas fait :
  • Aucun marathon de série. Zéro de chez zéro ! Ce n’est pas faute d’avoir essayé ! Nous avons tenté La Casa de Papel. Habiter en Espagne sans avoir vu la série espagnole la plus fameuse à l’étranger, c’est un peu la honte ! Un soir, nous nous sommes donc lancés. On a regardé un épisode. Le soir d’après, un autre. Et puis, plus rien ! Je sais que là, je vais aller contre-courant mais nous n’avons pas accroché.

Tout comme nous n’avons pas aimé Game of Thrones, Outlander, Breaking Bad, etc. Désolés les aficionados. 

  • Il y a eu des apéros virtuels. On s’est fait un karaoké. On a célébré le día de la Cruz, une des fêtes les plus populaires de Grenade mais on n’a pas fait de House Party. Pas de Pictionary à distance, pas de déguisements, pas de soirées cocktail ! Voilà, nous sommes devenus has been !
Bilan de compétences. Fête, projet développé
Action !
  • Mais si nous avions participé à une fête virtuelle, aurions-nous téléchargé TikTok ? Pour être franche, j’ai TikTok sur mon tél depuis environ 2 ans. Pour autant, je ne l’utilise pas. Je m’en sers juste pour regarder les challenges du moment que je ne relève pas non plus !

En fait, je suis encore dans le coup !

  • En parlant de ces challenges, qui de vous en a fait ? Parce qu’il y a eu de quoi faire ces dernières semaines. Les plus fameux : le Pillow Challenge, le Dalgona Coffee et le JloTikTokChallenge. Non, je ne me suis pas transformée en JLo en mettant un oreiller pour robe et en sirotant une boisson sucrée puissance mille que l’on appelle café ! 
  • Enfin, il y a les jeux vidéos dont le fameux Animal Crossing. Au tout début, j’ai bien soumis l’idée d’acheter la Nintendo Switch. En fait, je la veux depuis quelques temps mais je sais que je ne l’utiliserais pas. Seule notre fille y jouerait ! Donc, pas de Switch, pas d’Animal Crossing. Mais bon n’ayant jamais été fan des Sims, je ne pense pas qu’Animal Crossing me plaise !

Et c’est ainsi que se termine ce premier bilan de compétences ! Je referais le point dans un mois où je vous raconterai les nouveaux projets que nous sommes en train de développer ! 

En attendant, n’hésitez pas à commenter. Recettes, séries, jeux, activités, je suis toute ouïe.

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Dictionnaire espagnol-français Des bouts de mots

Dictionnaire espagnol-français

  • 21/08/201915/09/2020
  • par Coralie Neuville

Voici un dictionnaire espagnol-français qui vous permettra de mieux comprendre la langue en question, d’apprendre – pourquoi pas – de nouveaux mots et donc d’enrichir votre vocabulaire. Cette petite aide lexicale sera mise à jour au fil des publications…

A comme

Aula matinal : Garderie

B comme

Bachillerato : Baccalauréat

C comme

Comedor : Cantine

Compás : Rythme, mesure. Compas (l’instrument).

T comme

Tapear : Manger des tapas

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